Responsabilité sociale des entreprises: les études à ne pas manquer

Cette semaine, Youphil.com a fait le tri parmi les études internationales les plus pertinentes en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE)

À l’occasion de son centième numéro, “Tendances de l’innovation sociétale” vous propose gratuitement cet article.

Le patron de Novo Nordisk désigné “patron le plus performant”

La Harvard Business Review (HBR), revue économique de référence change son mode de classement. Pour son édition 2015 des “P-DG les plus performants“, celle-ci ne s’est pas uniquement basée sur les données tirées du marché boursier. Si ces dernières comptent toujours pour 80% de la note, la HBR a intégré à hauteur de 20% les performances de chaque entreprise en matière environnementale, sociale et de gouvernance (ESG).

Une façon de faire le tri entre les patrons mercenaires et ceux qui produisent des résultats tangibles sur la durée“, explique la revue. Sur 907 P-DG évalués, la HBR aboutit ainsi à un classement de 100 personnalités qui reflète ce nouveau mode de calcul. Numéro un en 2014, Jeffrey Bezos, le patron d’Amazon, se retrouve ainsi catapulté à la 87e place, en raison d’un score ESG médiocre. C’est un patron plus méconnu qui se retrouve ainsi leader de ce classement: Lars Rebien Sorensen, à la tête du géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, depuis 33 ans.

D’après Sustainalytics, entreprise spécialisée dans l’analyse ESG, Novo Nordisk se distingue notamment par sa décision de commercialiser l’insuline (utilisée dans le traitement du diabète) à bas prix dans les pays en développement, sa transparence, un lobbying éthique et sa politique responsable en matière de tests sur les animaux. Sans pouvoir déterminer si la nouvelle méthode de calcul a eu un réel impact, la HBR note la présence accrue de patrons français dans le classement cette année. Onze chefs d’entreprises ont ainsi été sélectionnés, contre quatre l’année passée. Jacques Aschenbroisch (Valeo), Benoît Potier (Air Liquide) et Martin Bouygues (Bouygues) pour ne citer que les premiers.

Les entreprises en pointe de la gestion de l’eau

Tout comme le pétrole au XXe siècle, l’eau est en train de devenir la ressource du XXIe siècle. Mais à l’inverse du pétrole, il n’existe pas de substitut à l’eau“. C’est avec ces mots que le CDP a introduit l’édition 2015 de son “Global Water Report“. L’ONG britannique a envoyé au nom de 617 investisseurs gérant 63.000 milliards de dollars d’actifs (57.640 milliards d’euros) un questionnaire pour connaître leur positionnement par rapport au risque eau, c’est-à-dire leur manière d’appréhender leur dépendance à la ressource et de mettre en place des solutions pour la préserver. Sur 1073 entreprises cotées dans le monde, dans des secteurs particulièrement exposés à ce risque, 400 entreprises ont répondu, soit deux fois plus qu’en 2015. Résultat: les leaders dans le domaine sont Asahi, Colgate Palmolive, Ford, Harmony Gold Mining, Kumba Iron Ore, Metsä Board, Rohm et Toyota. Selon le CDP, ces entreprises ont à la fois pris des mesures pour minimiser le risque et améliorer leur approvisionnement dans une logique de conservation de la ressource. Malheureusement, malgré de nombreux épisodes de sécheresse, comme récemment en Californie et au Brésil, seules 43% des entreprises conduisent une analyse de risque, préalable à toute initiative. Les secteurs gaziers et pétroliers sont les plus mauvais élèves: seuls 22% ont répondu au questionnaire, et ce en dépit d’une exposition très forte au risque eau.

Les banques n’ont pas pris la mesure du risque climatique

Alors que la COP21 approche à grand pas, voici une nouvelle étude peu encourageante. Selon le gestionnaire d’actifs Boston Common Asset Management qui a interrogé 61 des plus grandes banques sur leur management du risque climatique, elles sont peu nombreuses à adopter une approche stratégique. Et ce en dépit des besoins d’investissement dans la transition énergétique, évalués par le cabinet à 4800 milliards de dollars. À titre d’exemple, aucune banque analysée mesure actuellement de façon détaillée l’empreinte carbone de ses portefeuilles d’actifs. La moitié des banques étudiées publie des informations relatives à leurs investissements dans l’efficacité énergétique ou des projets d’énergies renouvelables, mais ne se fixent pas d’objectifs chiffrés en la matière. De plus, la majorité des banques ne définissent pas ce qu’ils désignent par “technologies propres” ou “énergies propres”.

L’Unicef dénonce le travail des enfants au Rajasthan

Ils ont parfois à peine cinq ans et travaillent déjà comme des bêtes de somme pour moins de deux euros par jour. Au Rajasthan, plus d’un tiers des enfants travaillent dans les carrières de grès, exposés à la fumée, aux gaz et aux poussières, selon une étude [pdf] menée par l’Unicef auprès de 100 foyers de Kota et Bundi. Comme le rappelle The Guardian, la majorité de cette production est toutefois destinée au marché indien, seule 5% à 7% de la production étant exportée. Outre des recommandations au secteur et au gouvernement local, l’Unicef préconise aux importateurs étrangers de mettre en place des mesures de prévention, pour s’assurer que leurs achats ne proviennent pas de carrières employant de la main d’oeuvre infantile.

Des fournisseurs d’Apple en Chine de nouveau incriminés

À la Pegatron Technology factory de Shanghai, installation taïwanaise qui produit des iPhone 6S pour Apple, il ne fait décidemment pas bon être ouvrier. Selon une enquête [pdf] de l’ONG chinoise China Labor Watch (CLW) et l’ONG norvégienne The Future in our hands (FIOH), qui avaient déjà constaté des violations au droit du travail en 2013, les droits des ouvriers y sont quotidiennement bafoués. Ils travaillent 12 heures par jours, au tarif de 1,7 euro de l’heure, six jours sur sept et sont contraints à des heures supplémentaires impayées. Logés dans des dortoirs insalubres, leur literie est envahie de punaises. Pegatron contreviendrait à la loi chinoise en ayant recours à excès au travail temporaire et en ne dispensant pas suffisamment de formations à la sécurité. Formations qui font par ailleurs l’impasse sur la manipulation de produits chimiques, pourtant omniprésents sur la chaîne de production. CLW relate par ailleurs la mort de deux ouvriers, entre 2013 et 2015 et interpelle Apple pour que soit prise une série de mesures, allant du paiement de salaires équitables à la constitution d’un syndicat dans l’entreprise.